Banlieues : réponse à Jean-Luc

Publié le par Antonin Prade

En réponse à Jean-Luc, qui me demande de développer ma dernière phrase, je dirais que la violence gratuite, parfois ludique, mais relevant essentiellement de la petite délinquance organisée manipulant des gamins sans valeurs ni repère, ne se poursuivra pas éternellement et ne se transformera pas en Intifada française, car il n'y a pas oppression des forces armées ni sous-jacent religieux ou idéologique

En ce sens, les émeutes sociales et raciales françaises ressemblent beaucoup aux émeutes connues par les Etats-Unis et en particulier la Californie au début des années 1990. Ces mouvements de violence ont fini par se tarir, sous l'impulsion de deux phénomènes : l'embourgeoisement d'une certaine frange des communautés et le repli communautaire

En France, 2 évolutions sont à mon sens possibles :

1. une sortie de crise par le haut, c'est-à-dire en gros par le développement économique partagé, avec multiplication des boulots en particulier attribués en priorité aux jeunes de ces cités, ainsi qu'avec la réintroduction de valeurs au niveau de la famille, des quartiers (ou sont les collectifs de voisins faisant le tampon entre flics et jeunes dans ces quartiers?) et de l'Ecole : on note que dans ce cas de figure, on ne fera pas l'économie de pôles-communautaires relais s'inscrivant dans le cadre républicain

2. une ghettoisation choisie et acceptée :  l'abandon par la police de ces quartiers aux petites bandes et aux petits trafics, qui y feront régner un semblant d'ordre et une paix sociale achetée à coup de subventions publiques

Partis comme on est, efficace et courageux comme l'est notre personnel politique, on se dirige gentiment vers la 2ème solution, ce qui expliquait la dernière phrase de mon article...

Publié dans Politique

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J
Merci pour ces précisions. Il faudrait en débattre.
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