L'Attente et l'espérance

Publié le par Antonin Prade

Alors que le paysage politique français se recompose après le 1er tour de la présidentielle, les esprits s'échauffent, les tractations plus ou moins publiques se multiplient, les coups bas pleuvent. Et l'incertitude sur le choix des 18% d'électeurs ayant fait confiance à François de Bayrou est à son comble.

Entre un candidat antipathique au possible, porteur d'un programme relativement pertinent (au moins il ne prétend pas combattre la mondialisation), et une candidate plus fraiche, porteuse d'un programme à côté de la plaque ("effrayer les capitalistes") mais cherchant à se rapprocher de François Bayrou (et surtout de ses électeurs du 1er tour) sur la base de soit-disant valeurs communes, l'alternative du 2ème tour n'est pas vraiment satisfaisante, voire corneliène pour ceux qui ont cru et croient toujours à l'entreprise de rénovation Orange.

Alors le choix Ségo pour devenir les nouveaux radicaux de gauche avec 3 strapontins ministériels? Le choix Sarko pour revenir au statu-quo ante 2002? Une partie de pêche digne de Ponce Pilate ? A mon humble avis, ces noeuds au cerveau relèvent des ronds dans l'eau et l'"inquiétant Monsieur Sarkozy" (à qui on doit reconnaître le mérite d'avoir ramené dans le camps républicain un grand nombre d'électeurs du FN) devrait l'emporter haut la main...

Au Parti Démocrate de montrer alors qu'il pourra exister une opposition intelligente, constructive, réformiste et humaniste, avec l'appoint, si nécessaire d'une moitié du PS, celui-ci se dirigeant lentement mais sûrement vers l'explosion (même s'ils ne le savent pas encore). Après l'époque de la percée et de la fondation rénovatrice, vient maintenant le temps de la consolidation et de la construction de l'alternance de 2012.

Publié dans Paris

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A
Demain, un vote blanc = un vote pour Sarkozy, à l'image de ce qu'un vote blanc en 2002 ne favorisait pas le candidat républicain, et sans faire d'amalgame entre le borgne et le gnôme ;)<br />  <br /> Gare à nous !
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A
Salut Salut<br />  <br />  <br /> <br /> Je ne partage pas le satisfecit qui est adressé à Nicolas SARKOZY, selon lequel il a ramené dans le giron républicain une partie des voies anciennement frontistes… A quel prix ce basculement s’est-il fait ? En entonnant des propos qui font plus que cousiner avec l’idéologie – et la phraséologie – du leader frontiste, SARKOZY n’a pas indiqué la voie de la République. Il s’en est davantage écarté.<br />  <br />  <br /> <br /> Les propos sur une jeunesse dangereuse, la mise en regard de l’immigration et l’identité nationale, les propos poujadistes sur la rentabilité du commerce de proximité de substances illicites… Nicolas SARKOZY n’est pas le chaînon manquant entre la République et le Front. Il ne fait pas profession de foi, mais plutôt profession de racolage sur la voie publique. Jaurès et Maurras. Quand on peut lier ces 2 hommes là derrière un même projet ou un même discours, il n’y a plus de limites. Nicolas SARKOZY a détruit certaines barrières et quand il n’y a plus de barrières, il n’y a plus de liberté. Il a renié et rogné à nombreuses reprises sur les valeurs républicaines. Ceci ne peut laisser songeur un militant de l’UDF.<br />  <br />  <br /> <br /> Quelques lignes pour répondre au 2ème commentaire, qui m’inquiète un peu… Sur Ségolène ROYAL, pour indiquer qu’elle ne s’est pas prononcée pour la fin du capitalisme. Envisager JP CHEVENEMENT 1er Ministre, c’est faire montre de peu de connaissance de la vie politique française ou d’une compréhension faible à tout le moins. <br /> S’agissant du lien avec l’extrême gauche, pourquoi ne pas non plus insister explicitement sur le risque que vous pressentez, de voir au prochain 14 Juillet défiler sur les Champs les chars de l’armée cubaine ou de l’armée populaire de Chine ? <br /> J’ai le désagréable sentiment d’un mélange ou d’une confusion des genres… qui n’honore ni ne valorise votre propos.<br />  <br />  <br /> <br /> En ce qui concerne le 2ème tour à proprement parler, l’UDF me fait penser à un colosse aux pieds d’argile. Une représentativité significative au 1er tour des présidentielles, mais une représentation nationale faiblarde. F. BAYROU a eu raison de signifier que notamment s’agissant des valeurs, les siennes et celles de N. SARKOZY divergent. Et divergent c’est énorme. Je ne crois pas qu’un débat sur l’organisation future de l’articulation UDF / UMP puisse résoudre ces oppositions. Je ne crois pas non plus qu’elles crédibilisent et assoient l’intérêt pour le mouvement vers le Centre dont a témoigné le 1er tour. La question outre les rapports de force est celui d’une communauté de valeurs. Celle-ci est clairement sur l’aile gauche de l’UDF et plus sur son aile droite.<br />  <br />  <br /> <br /> Une question pour finir, Anto, pour qui voteras tu le 06 ou pour qui appelles tu à voter ?<br />  <br />  <br /> <br /> Bien à toi et merci pour ton engagement.<br /> Aurélien<br />  <br />  <br /> <br />  <br />  <br /> <br />  <br />  <br /> <br />  <br />  <br /> <br />  <br />  <br /> <br />  <br />  <br />
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F
Militant UDF dans le 15ème, je ne peux me résoudre à voter Royal.<br />  <br /> <br /> Pour plusieurs raisons :<br />  <br /> <br /> 1) Elle est soutenue par l'extrême gauche qui a toujours été incompatible avec le corpus d'idée du centre et de la sociale démocratie moderne, qui, elle, a rompu avec le marxisme, à l’image du SPD et à l’inverse du PS.<br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> 2) Ces soutiens pèsent sur son engagement européen. De plus, le PS, c'est aussi une majorité de soutien au non au référendum européen(chez les militants). Ces deux éléments mettent en doute la capacité de mme royal à faire avancer le projet européen. La possible nomination de M. Chevènement comme premier ministre par Mme Royal ne fait qu'augmenter ce risque d'anti-européanisme.<br />  <br /> <br /> Le comble, c’est que, depuis le 22 Avril, ce M. Chevènement, le plus anti-européen des conseillers de Ségolène Royal, s’est déclaré pour des désistement mutuels pour les législatives entre l’UDF (le parti le plus opposé à ces idées sur l’Europe) et le PS.<br /> <br /> (cf : http://voyageenpolitique.hautetfort.com/archive/2007/04/27/le-coup-de-gueule-du-vendredi.html)<br />  <br /> <br /> Quelle démagogie et quelle triste alliance de l’UDF avec ce qu’il y a de plus anti-européen à gauche !!!!<br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> 3) Le risque est celui d'une récupération par la gauche. Or, la majorités des centristes historiques sont plutôt au centre droit. Les parlementaires UDF qui ont apporté leur soutien à Nicolas Sarkozy le savent et en témoignent, eux qui restent et resteront UDF. Le sectarisme d'une gauche qui croit davantage aux étiquettes qu'aux convictions est une menace pour la force que représente le centre aujourd'hui. Le soutien à la gauche risque de tuer dans l'oeuf la lancée du 22 avril.<br />  <br />
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P
Si on reconnait à Nicolas Sarkozy le mérite d'avoir ramené dans le camp républicain des électeurs frontistes, même avec des propositions limites, pourquoi ne pas reconnaitre à Ségolène Royal le mérite d'avoir ramené des électeurs d'extrême-gauche, même avec des arguments limites ?Aux Présidentielles, le premier tour se perd aux extrêmes, alors chacun y va de positions caricaturales, et joue sa partie pour conquérir au-delà de son aprtie les extrêmes. Même Bayrou en a rajouté sur son ni droite ni gauche, et ses soit-disant valeurs communes entre la gauche et la droite, sans qu'on sache lesquelles, lasuppression de l'ENA, une proposition relativement pertinente.Pour le deuxième tour, il faut rassembler, et ça se gagne au centre. Alors chacun met de l'eau dans son vin.C'est moche, je dois être devenu très cynique pour que ça ne me choque pas plus que ça. Ou prof de marketing pragmatique.
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